lundi 21 septembre 2015

Point de vue : Supportérisme, PSG et petits clubs.


A l'issue de la saison 2014/15 le PSG est champion de France. Quoi de plus attendu finalement même si la concurrence de Lyon et de Marseille a laissé croire à un changement de scénario. Mais non, le Paris-Saint-Germain s'est finalement imposé, comme s'il s'agissait d'une certaine fatalité.
Les supporters du PSG se multiplient dans toute la France arborant fièrement la tunique bleu marine du club de la capitale. Les plus jeunes se réjouissent des exploits d'Ibra et des autres. Ils s'identifient aux stars et revendiquent leur sentiment d'appartenance au club francilien, le plus fort de France actuellement.
Jusque là très bien. Seulement, quelque chose me dérange. Afin d'illustrer clairement la chose, je me suis rendu au Parc en mars 2014. J'ai ainsi assisté au fameux Clasico. Les parisiens dominent et finissent par concrétiser leur emprise sur le match en seconde période. Les supporters sont heureux, mais rien d'exceptionnel. Ce comportement permet de révéler un constat regrettable : à Paris la victoire est devenue banale, fréquente, habituelle et presque ordinaire. 6 ans auparavant le Parc explosait grâce à une réalisation de Pauleta à 10 minutes du terme lors d'un PSG/Valenciennes comptant pour la 28ème journée du championnat 2007/2008 auquel j'avais également assisté. Le portugais égalisait, offrant le nul au PSG.
Ce changement radical d'ambiance dans les tribunes entre ces six années doit bien entendu être analysé à travers la politique du PSG depuis les qataris. On cherche aujourd'hui davantage à attirer des familles au Parc et les matchs font désormais plus office de spectacle que de sport.
Il ne s'agit pas de faire des "catégories", mais il me convient de remarquer quelque chose : supporter un petit club est davantage synonyme de ravissement et de contentement.
Pour appuyer cette analyse distinguons deux catégories : Les grands clubs, capables de rivaliser sur la scène européenne et les autres plus modestes se contentant d'objectifs à l'échelle nationale. Et, à ce jour le seul grand club en France est le PSG.
Les petites villes luttent chaque année pour maintenir leur place au sein des divisions françaises. Contrairement aux grands clubs où, assister à une victoire est un phénomène relativement fréquent, les 3 points ne sont pas hebdomadaires pour les clubs de seconde zone. Le succès est rare et, par conséquent, la victoire est d'autant plus belle. Cette rareté suscite de vives émotions aux supporters, source de leur ravissement. L'esprit de Toof revendique explicitement les valeurs de ces villes de 30 000 ou 50 000 habitants où les adeptes du club prônent les Sebastien Grax, les Fabien Camus, les Yohann Rivière. On se réjouit d'un match nul arraché au bout de la nuit grâce à un but du torse, d'un centre imprécis finissant accidentellement dans les filets. Telle est une vision du foot où ces supporters incarnent parfaitement des valeurs essentielles du football : la fierté, l'humilité, l'attachement régional. Ce qui n'est plus le cas du PSG aujourd'hui. Il n'est pas question de renier les grands clubs, loin de là, mais supporter des petits clubs comporte un caractère merveilleux, féérique qui peut même porter des valeurs sociales.
L'enracinement d'un club peut avoir un impact économique non négligeable dans des régions en difficulté. Par exemple Le RC Lens emploi de nombreux salariés dans une région où le taux de chômage culmine à 13 %.
Toutefois ce point de vue peut être discuté : Le PSG suscite de vives émotions à l'échelle européenne avec la Champion's League et porte les autres clubs français financièrement. Mais supporter un club dont les matchs n'ont que très rarement un véritable enjeu est terme en émotion. 
Après à vous de juger...

Hector Huonic.      

 Ceux qui veulent en discuter lâcher des coms.

3 commentaires:

  1. Je suis d'accord quand tu dis que l'ambiance du Parc c'est plus ce que c'était. C'est pourquoi j'aime les supporters de petits clubs, c'est pourquoi je vous aime (oui je n'ai pas de respect, Guinguamp est un petit club :). J'aime les clubs où la victoire est exceptionnelle, j'aime Liverpool
    Etienne

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  2. Je suis bien d'accord avec toi, la seule nuance dans les résultats du PSG depuis quelques mois maintenant se limite à un "maintenu en échec" de temps en temps. Et c'est dommage. Quand on voit, en Amérique Latine, l'énergie des supporters - los hinchas- et la vivacité des matchs, bien loin du stoïcisme européen (je t'invite à remarquer que le style est bien différent, beaucoup plus de contact entre joueurs de l'autre côté de l'Atlantique, la notion de faute diffère beaucoup), on ne peut que déplorer le manque d'attrait que présentent de plus en plus les matchs du grand club Parisien.

    Je t'encourage à continuer, on a bien besoin de voix comme la tienne !

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  3. Un très bon article qui reflète bien la réalité du championnat français...

    Bon travail Hector ;)

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